Poésie : À mon chien Pope

Titre : À mon chien Pope

Poète : Tristan Corbière (1845-1875)

– GENTLEMAN-DOG FROM NEW-LAND –

Mort d'une balle.

Toi : ne pas suivre en domestique,
Ni lécher en fille publique !
– Maître-philosophe cynique :
N'être pas traité comme un chien,
Chien ! tu le veux – et tu fais bien.

– Toi : rester toi ; ne pas connaître
Ton écuelle ni ton maître.
Ne jamais marcher sur les mains,
Chien ! – c'est bon pour les humains.

... Pour l'amour – qu'à cela ne tienne :
Viole des chiens – Gare la Chienne !

Mords – Chien – et nul ne te mordra.
Emporte le morceau – Hurrah ! –

Mais après, ne fais pas la bête ;
S'il faut payer – paye – Et fais tête
Aux fouets qu'on te montrera.

– Pur ton sang ! pur ton chic sauvage !
– Hurler, nager –
Et, si l'on te fait enrager...
Enrage !

Île de Batz. – Octobre.

Tristan Corbière.